Moulin de l’Ivraie, Aout 2012

Je referme la porte de ma chambre dernière mes amis qui viennent de partir, me voilà seul dans ma chambre, un peu trop seul à mon goût. Je suis en fait terrorisé. Je me retourne vers la seule grande fenêtre de la chambre pour voir le soleil se coucher.

Le ciel se colore et se reflète dans la petite rivière qui coule aux pieds de ce moulin transformé en chambres d’hôtes. Je me perds dans mes pensées. Dans moins de 24 heures je serai marié, vers quoi suis-je en train de m’engager ? J’aime Sandrine, c’est sûr, et les deux années passées avec elle n’ont été que plaisir et bons moments, mais serai-je capable de passer ma vie avec elle ?

J’ai peur du lendemain, de l’engagement, et du monde qui sera là pour témoigner. Je me rassure en me disant que c’est le signe que je suis réfléchi, que je prends ça à cœur. Mais je suis seul, et c’est dur à supporter. Seul car Sandrine l’a voulu. « Chacun de son côté la veille du mariage, j’y tiens » avait elle insisté peu de temps après ma demande. J’ai accepté trouvant la tradition amusante, mais ce soir elle me manque.

J’attends donc dans ma chambre, ne pouvant sortir comme elle me l’avait bien reprécisé il y a deux jours de cela.

-« Et pas de téléphone ! Nous ne devons nous parler sous aucun prétexte, ça porte malheur ! »

Le soleil disparaît à l’horizon quand on frappe à la porte, ce qui me sort de mes pensées. J’ouvre la porte en réalisant combien je suis fatigué de la soirée organisée par mes amis la veille pour fêter ma future union. Une femme, la trentaine se tient devant moi. Souriante, plutôt jolie, elle me demande « Monsieur H. ? »

-J’acquiesce, « oui c’est bien moi, que puis-je faire pour vous ? »

-C’est Sandrine qui m’envoie, elle a pris rendez vous pour vous.

-Pour moi ? Et rendez vous de quoi ?

• Je suis esthéticienne, votre future femme voudrait que je réalise une prestation pour vous.

-Oui ? Dis-je très étonné, quelle prestation ?

-Un maillot intégral monsieur.

Très étonné, je l’invite à rentrer, elle prend ses deux valises de matériel et me sourit en rentrant dans la chambre. C’était donc pour ça que Sandrine voulait absolument que je ne sorte pas de ma chambre, elle avait prévu ce rendez vous ! La coquine, elle ne manque jamais d’idées pour me surprendre ! L’épilation du maillot est quelque chose que je fais de temps en temps depuis que je suis avec Sandrine, elle me préfère glabre. Mais là, quand même, la veille de notre mariage, alors que je suis épuisé, quelle idée !

Ne voulant pas mettre la professionnelle mal à l’aise, je l’aide à s’installer, lui demandant où elle voulait travailler.

-« Ici, sur le lit », me dit elle en étalant une serviette, « installez vous je vous prie »

Je m’exécute, un peu honteux de ne pas avoir eu le temps de me doucher depuis ce midi, heure de mon réveil tardif. Elle le remarque sûrement car elle me dit tout de suite « ne vous inquiétez pas, j’ai conscience que ma venue est impromptue pour vous, Sandrine m’avait prévenue. » Une fois que je suis allongé, elle s’approche de moi, en posant une fesse sur le lit. Elle touche mes poils pubiens en remarquant que je prends soin de moi, que je les ai gardés courts.

J’approuve en expliquant que Sandrine ne les aime pas, et que je dois donc toujours les garder courts.

« Je sais » me dit elle, à mon plus grand étonnement. Je m’abstiens de lui demander comment ne voulant pas être impoli. Mais comment sait-elle cela ?

-Ce sera l’affaire d’une demie heure me dit elle, vous avez peu de poils.

La cire chaude, elle commence son œuvre, comme si cela était tout à fait normal. Après quelques minutes, alors qu’elle tire un peu sur la peau de mon pénis pour faciliter l’étalement régulier de la cire, elle lâche « et ce piercing, ça n’a pas été trop douloureux ? »

Mon Dieu, elle parle de mon Prince Albert, quelle curiosité !

• Non, lui répondis-je, tout juste un peu de sang. Ne voulant pas en dire plus sur le sujet.

Il y a quatre mois de cela désormais que je porte un bijou au bout de mon sexe. Un caprice de Sandrine, auquel j’ai cédé. Elle trouvait cela plus viril. Moi qui ne sens pas plus macho que ça, ai sauté sur l’occasion pour impressionner ma belle. Et je porte depuis ce bijou qui traverse la face antérieure de mon gland et ressort par l’urètre.

Sandrine a toujours un petit sourire en le regardant ou en en parlant depuis, et aujourd’hui encore je me demande ce que cela cache, mais à chaque fois que je lui ai demandé, elle m’a répondu, « mais rien enfin, je trouve cela craquant, c’est tout ! » Depuis un mois environ, depuis que la cicatrisation est complète, je porte un demi-anneau plus gros, du 5 millimètres je crois. Le pierceur a appelé cela « un barbell ». Elle le voulait pour que ce soit plus confortable pour moi, et je dois avouer que c’est le cas. Maintenant je me passerai difficilement de ce bijou, j’aime sentir son poids et le regard de ma chérie quand je me déshabille.

Je reviens à la réalité pour constater que la jeune femme a bien avancé, mon pubis est désormais libre de poils. Elle m’invite à écarter les jambes pour y enlever là aussi ma toison virile. Puis je dois me retourner pour qu’elle s’occupe de mon verso. Se faisant, je remarque comme un sourire quasi imperceptible sur son visage.

• Ca va ? je lui demande, ne sachant pas quoi d’autre demander.

• Oui, oui, vous allez être tout beau pour demain, me répond-t-elle.

Peu de temps après, me voici sans poils, un peu endolori. Je lui en fais la remarque alors qu’elle commence à ranger son matériel.

-C’est normal me dit elle, on est toujours plus sensible quand on est fatigué.

Je range le lit, mets la serviette à nettoyer dans la salle de bain, et la retrouve dans la chambre, son équipement remballé. Je la remercie, lui demande combien je lui dois, et lui règle ses 40 euros par chèque. Alors qu’elle se dirige vers la porte, et se retourne vers moi.

-« OH !, j’allais oublier, Sandrine m’a demandé de vous remettre cela avant de partir ».

Elle me tend une petite boite marron à couvercle encastrable avec un sourire coquin, presque moqueur. Un scotch rond ferme le couvercle.

-Qu’est ce que c’est ?

• Aucune idée, répondit elle rapidement, d’une fois faussement innocente. Bonne soirée Monsieur H…

Elle referme la porte, et je me laisse seul la boite entre les mains. Mais qu’est ce que cela peut bien être ? Je remarque que le scotch a été mal repositionné, notre chère esthéticienne sait ce que cette boite contient, c’est certain, mais pourquoi a-t-elle menti ? J’ouvre la boite, pour y trouver une enveloppe portant la mention « à mon futur mari » Elle contient un mot de Sandrine court et incompréhensif.

« Puisque tu l’as demandé, nous y sommes. Mets cela pour moi dès ce soir et remets moi le pendentif dès demain, devant l’hôtel. Bonne nuit mon amour… »

Je pose la lettre, dubitatif, pour examiner le reste du contenu de la boite.

J’y trouve un pendentif en argent, soutenant un tube gravé de 3 cm de long et un anneau assez large en deux sections, une petite et une plus grande 1/3, 2/3. Une petite note explique que le tube s’ouvre pour y trouver une clef qui ouvre l’anneau. Anneau qui se trouve en fait être un piercing. Je regarde le petit tube, et remarque les mots gravés « clefs de ma propriété ». Je dévisse la partie haute du tube et l’ouvre pour constater qu’il contient une sorte de clef dont le chapeau est le support.

-Mais qu’est ce que c’est que cette histoire ? Un piercing refermable à clef ?

Toujours dans l’incompréhension, je m’intéresse maintenant au troisième élément de ce carton, un petit sac de velours rouge. Quelle lubie a encore frappé ma chérie ? Je défais le lien qui le referme trouve à l’intérieur un petit cadenas ouvert, un anneau d’inox plutôt ovale et un tube fait de barres de métal fermé à un bout. Un bout de papier accompagne le tout. Je le déplie et le lis.

« Mode d’emploi de la prison de Morgane ».

Nous vous remercions de votre achat et de la confiance qu’il représente. Avec cette cage la chasteté de votre homme vous est acquise ! Voici comment utiliser au mieux ce bijou… J’arrête de lire, laissant les schémas explicatifs.

Prison de Morgane ? Chasteté ? Mais qu’est ce que Sandrine veut ? Que je mette ça ? Que je lui donne les clefs devant toute l’assemblée demain à l’église ? Est-ce un rêve ? Un cauchemar ?

Je suis seul, dans ma chambre, cette « prison de Morgane » dans les mains. Complètement abasourdi, un début d’érection dans mon pantalon. Que m’arrive-t-il ? Sandrine aurait-elle gardé en mémoire notre discussion d’il a plus d’un an ? Beaucoup de questions, et interdiction de lui parler avant demain…

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